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Portrait d'Alexandrine

par Florence Hurard


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Le beau chemin d'Alexandrine.


Entre murs de pierres et vergers patinés, Alexandrine Blanc a vu le jour le 16 septembre 1925 "Au Petit Balcon" dans les clairs d'aubes qui se dessinent sur le Rocher de la Dent. Elle fréquenta l'école du village jusqu'à son certificat f'étude puis elle grandit au gré des émotions enfantines.

Son père qui à l'époque était maire de la commune et ouvrier d'usine n'avait guère de temps à consacrer à sa famille.

Eh voilà ! il fallait des bras pour seconder la mère qui devait tout assumer, les champs, la fauche des prés, le récurage du fumier, la traite, la montée des vaches au printemps vers les lueurs de la montagnette de la Culaz, "l'emmontagnée" à  une portée de pas dans la vallée sauvage de Basmont.

C'était là son univers dans le petit village de Rognaix qui avait comme tant d'autres les rigueurs d'une enfance de terre.

La jeunesse effleurant ses vingt ans, il fallait partir de la maison pour cause de marmites à faire bouillir dans la necessité.

Elle se  retrouva comme vendeuse et domestique dans la boulangerie Darley à Moutiers. Je ne comptais plus mes heures "Mondje !" que c'était dur.

C'est alors qu'au crépuscule d'un soir, elle rencontra François. "Il m'enmmenait danser, boire un sirop en discutant de notre avenir. Les sorties étaient difficiles car déjà les douleurs de la guerre frémissaient et j'ai dû renenir au pays ou l'on s'est mariés"

Puis, viendra la boulangerie à Cevins, entre farine, douceurs suaves et craquantes des pains.

Les enfants à élever, la vie s'écoulait doucement au rythme des saisons jusqu'au jour ou François dû abandonner le métier la farine avait rongé ses poumons ! "Il reprit le chemin de l'usine comme mon père jusqu'aux portes de la retraite".

Alexandrine a ainsi porté à bout de bras le quotidien d'une vie de durs labeurs.

De nos jours, elle continue à bichonner son jardin, toujours penchée vers l'ocre de la terre. Au soir venu, chacun peut la voir assise sur son balcon, flirtant avec les nuages au coeur des dernières courses du soleil sur la montagne de la Tètaz.

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